Enrica GALAZZI, Patricia KOTTELAT
Entre le théorique et l’expérientiel : l’oral en didactique du FLE. Questionnements et perspectives
Enrica Galazzi
Università Cattolica del Sacro Cuore
enrica.galazzi@unicatt.it
Patricia Kottelat
Università degli Studi di Torino
patricia.kottelat@unito.it
Depuis une cinquantaine d’années, la question de l’objet oral est au cœur de la recherche aussi bien des sciences du langage que de la didactique. De cette double réflexion émergent des acquis et des points de repères désormais incontournables. D’une part les différentes branches de la linguistique constituent un apport fondamental : les travaux fondateurs de C. Blanche-Benveniste et de l’équipe du GARS pour la légitimation de l’oral comme objet d’étude ; la sociolinguistique et les travaux de F. Gadet et E. Guerin pour l’aspect variationnel et la constitution du corpus MPF; ceux de V. Traverso et du laboratoire ICAR pour l’analyse interactionnelle et conversationnelle, et enfin la linguistique de corpus avec la didactisation des grands corpus oraux[1] tels que IPFC, ORFEO, CLAPI, FLEURON et FLORALE. Par ailleurs, l’importance de la perspective actionnelle et du CECRL (2001) est indéniable depuis 2018 avec l’institutionnalisation du rôle de la compétence d’interaction, dans la publication du Volume complémentaire avec de nouveaux descripteurs.
Le caractère protéiforme de l’oral, de par la porosité de ses diverses dénominations (français oral, français parlé, français ordinaire, oral spontané, parler non standard, etc.), la multiplicité de ses composantes discursives (prosodiques, syntaxiques, sociolinguistiques, interactionnelles, paraverbales, etc.) ainsi que sa multimodalité (corps et voix, supports, etc.), soulève de nombreuses problématiques, entre autres celles de la prégnance d’une représentation stigmatisante du français parlé émanant de la doxa et du discours normatif ambiant vs une représentation du français écrit hypernormé, du dépassement du clivage écrit/oral[2], de la multimodalité de l’oral et également de la modélisation des régularités observables.
Dans le domaine spécifique du FLE, ces problématiques se complexifient car si la recherche scientifique fait état d’une évolution notoire, elle ne semble pas avoir encore suffisamment impacté la didactique, et l’écart entre apports théoriques et réalité des pratiques pédagogiques demeure[3]. Malgré tout, « l’étude de l’oral est un chantier sans cesse en mouvement et, de plus en plus, un carrefour multidisciplinaire autour duquel s’affairent linguistes et chercheurs de tous bords avec un élan renouvelé par les possibilités inédites qu’offrent les nouvelles technologies ». (GALAZZI JAMET 2017 : 1).
C’est le constat que dressait en 2017 le numéro de Repères-Dorif coordonné par Enrica Galazzi et Marie-Christine Jamet intitulé Les Z’oraux. Les français parlés entre sons et discours, qui proposait un état des lieux de l’avancée des recherches entre théorie et pratique[4]. Depuis lors, en quelques années, le contexte scientifique s’est montré particulièrement évolutif et dynamique sur la problématique de l’oral qui s’est ultérieurement enrichie grâce à de multiples travaux de recherche dont rendent compte les revues scientifiques[5], les parutions et la multiplication de colloques aussi bien en France[6] qu’en Italie[7].
Le présent volume se propose de prolonger cette réflexion sur l’oral déployée dans le numéro de Repères Dorif de 2017. L’oral sera abordé ici dans sa double dimension entre sons et discours pour reprendre le titre du volume de 2017, et envisagé en tant que parole et acte de communication interactionnelle. Ce recueil centré sur la parole regroupe des analyses axées sur deux macro-domaines de la didactique de l’oral, d’une part la dimension phonético-phonologique et prosodique du discours (des enseignants et des apprenants), et d’autre part la dimension pragmatique et interactionnelle du discours en relation avec la linguistique de corpus et l’exploitation didactique des plateformes. Ainsi la première partie présente diverses études se situant dans l’optique de la phonologie et de la prosodie aussi bien du côté de l’agir professoral que de celui de l’agir apprenant, tandis que la seconde partie se concentre sur les plateformes CLAPI FLE (Corpus de LAngues Parlées en Interaction pour le FLE), INTERFARE (INTERagir plus Facilement en REunion), FLEURON (Français Langue Etrangère Universitaire Ressources et Outils numériques ) et CORAIL (Corpus ORaux Apprenants Interaction Linguistique) et leurs applications en matière de didactisation et de potentialisation de l’oral pour les apprenants de FLE.
Le premier volet s’ouvre sur l’article de Sylvain Detey, membre du comité directeur du projet PFC et de l’IPFC, qui se focalise sur la phonologie de corpus, en particulier sur le programme IPFC, pour montrer comment la didactique de la prononciation doit être repensée et revalorisée pour une potentialisation de la didactique des langues en général, et de celle du FLE en particulier. En effet, l’étude et le traitement de la variation langagière et phonologique des apprenants peut entrainer une redynamisation dans une perspective pédagogique. Il préconise également la réintégration de la didactique de la prononciation dans les formations initiales et continues des enseignants qui devraient comporter, pour une meilleure efficacité formatrice, la tâche de transcription de corpus oraux d’apprenants de profils variés.
Toujours en matière de didactique de la prononciation, Jérémi Sauvage propose une réflexion axée sur le problème délicat de l’évaluation des compétences phonétiques et phonologiques des apprenants en didactique de l’oral. Pour ce faire il analyse, dans un corpus de manuels de FLE, la formulation des consignes d’exercices en phonétique pour mettre au jour des déséquilibres entre compétence phonologique et compétence graphémique pouvant affecter l’évaluation. Il prône ainsi la nécessité d’une réflexion épistémologique basée sur la généralisation d’une démarche pédagogique qui considérerait l’oral à la fois comme objectif et comme moyen d’enseignement-apprentissage, soit une approche exclusivement orale pour le développement de la compétence phonético-phonologique en FLE, en substituant la notion de « phonétique corrective » par celle de « phonologie remédiative », ou encore de « remédiation phonologique », notion qui devrait être intégrée à la formation initiale et continue des enseignants.
Se situant également dans la problématique de la prononciation, mais vue du côté des apprenants, Marie-Christine Jamet présente une enquête menée à l’Université Ca’ Foscari de Venise, dans le cadre d’une recherche multilingue, auprès d’un panel d’étudiants de français, relativement à leur perception de l’accent « étranger »[8]. L’impulsion de départ est la parution du Volume complémentaire du Cadre Européen Commun de Référence, qui élimine les notions d’accent « étranger » et de « locuteur natif » et substitue le « contrôle phonologique » par les trois composantes de « maitrise générale du système phonologique », « articulation des sons », « traits prosodiques », mettant en valeur la notion d’intelligibilité et de capacité communicative, où la variation et l’accent trouvent leur place. L’auteure commente les résultats issus de l’analyse des questionnaires, ouvrant des perspectives de recherche future sur la perception de l’accent chez les apprenants en FLE.
L’article de Laura Abou Haidar expose le projet de recherche PROSODIP-FLE qui, sur la base d’un corpus audio de cours enregistrés, analyse la dimension vocale et prosodique du discours pédagogique d’enseignants de FLE[9]. L’auteure montre comment la structure prosodique contribue à l’organisation du discours didactique à travers le traitement d’extraits de données sonores authentiques enregistrées en classe, en étudiant entre autres la ponctuation prosodique effectuée par les « mots-outils », la proéminence prosodique, ainsi que la fonction d’étayage de la dimension prosodique sur l’agir professoral et le dire enseignant. La finalité de cette recherche sur l’analyse prosodique de la voix pourrait être celle d’une intégration bénéfique dans les dispositifs de formation initiale et continue d’enseignants de FLE.
Dans une perspective de didactique de l’oral, le texte d’Olivier Mouginot relate l’expérience des ateliers du discours, dans le cadre de pratiques de formation universitaires d’étudiants se destinant aux métiers de l’enseignement. Ces ateliers, que l’auteur désigne aussi comme ateliers du dire, reposent à la fois sur une activité à teneur théorique et des expérimentations vocales à voix haute qui visent à interroger la perception des dimensions expérientielles du discours parlé. L’auteur s’appuie en outre sur la notion transdisciplinaire de phrasé, servant à « nouer momentanément un corps à un discours » (BONNET, NICOLAS, PAUL 2011 : 5), en présentant un exemple concret d’atelier réalisé avec ses étudiants. Il analyse enfin les enjeux de ce type d’activités en relation avec la formation initiale et continue à la didactique du français, à savoir une diversification des savoirs et des pratiques.
Le deuxième volet s’ouvre sur l’article de Elisa Ravazzolo, Carole Etienne et Virginie André qui propose une démonstration de l’apport efficace de la linguistique interactionnelle en matière de didactique de l’oral, en particulier par rapport au développement de la compétence d’interaction, et ceci grâce à l’utilisation des plateformes de corpus oraux. En effet, dans une première partie les auteures illustrent l’exploitation didactique de la plateforme CLAPI FLE pour un public universitaire, à travers trois typologies d’activités (remplissage, repérage, reconstruction et imagination). La seconde partie du texte présente une nouvelle plateforme en ligne, INTERFARE, focalisée sur la compétence d’interaction dans le contexte de réunions de travail, composée de réunions authentiques enregistrées in situ, et permettant aux apprenants de profils différents d’affronter la composante langagière de ce type de situation professionnelle.
Toujours en matière d’exploitation didactique des corpus oraux multimodaux, Virginie André et Clara Cousinard illustrent le dispositif FLEURON, dédié aux étudiants en mobilité dans une université française ou souhaitant effectuer un séjour universitaire en France, dont la vocation est d’améliorer l’intégration des étudiants étrangers, notamment en situation d’interaction. Il se situe à la croisée de la sociolinguistique et de la didactique des langues, sous-tendu par l’analyse des interactions et la didactique de corpus, avec utilisation de concordanciers. Partant du constat que l’usage des corpus reste trop souvent limité aux linguistes et experts, les auteures proposent un dispositif d’accompagnement destiné aussi bien aux apprenants qu’aux enseignants, dans le but de faciliter et de diffuser la pratique de l’exploitation de la plateforme, grâce entres autres à des exemples d’utilisation concrète de celle-ci.
Carmen Alberdi et Carole Etienne présentent quant à elles la plateforme CORAIL conçue pour un public d’étudiants étrangers. Développée à partir d’une enquête menée auprès d’apprenants de différentes nationalités, et s’appuyant sur les résultats collectés, la plateforme CORAIL s’articule autour de trois parties permettant de faciliter leur compétence d’interaction, à savoir la compréhension de situations sociales ordinaires, la manière de réaliser des tâches langagières et la signification d’expressions fréquentes à l’oral. Elles illustrent leur propos par trois exemples qui possèdent un degré certain de complexité et d’opacité pour des apprenants étrangers, d’une part l’utilisation du marqueur « du coup » en contexte de conversation ordinaire, et d’autre part les fonctions langagières « refuser » et « plaisanter », qui ont en outre un enjeu interculturel dans les mécanismes interactionnels.
Enfin, en clôture de ce volet, Martina Ronci et Shima Moallemi s’intéressent à l’émotion « dite » et « montrée », en se focalisant sur l’expression de la surprise et à son traitement d’une part dans les manuels de FLE et d’autre part sur la plateforme CLAPI, dans une perspective comparative. A travers l’exploitation de CLAPI, elles s’appuient sur deux cas d’étude, l’utilisation des expressions « dis donc » et « sérieux », analysant les occurrences ainsi que les courbes intonatives et la dimension non-verbale perceptibles dans les extraits vidéo du corpus multimodal de la plateforme. Il ressort de cette analyse que l’émotion « montrée » est prépondérante en interaction réelle alors que le traitement de l’émotion « dite » est dominant dans les manuels de FLE, d’où le constat d’une difficulté évidente de modélisation de l’expression de l’émotion à l’oral.
Ces différentes études possèdent un dénominateur commun : la réflexion épistémologique qu’elles proposent est étroitement reliée à une volonté d’application didactique qui sous-tend leurs discours, et illustrent en cela un va-et-vient profitable entre théorie et pratique. De plus, il émerge de ces travaux la nécessité d’optimiser la didactique de l’oral en opérant sur le versant de la formation initiale et continue des enseignants[10] pour potentialiser la formation des apprenants. Ce binôme formation des formateurs/formation des apprenants constitue désormais une nouvelle orientation, notamment avec l’impulsion de la linguistique de corpus et l’apport considérable des plateformes qui sont en train de s’affirmer progressivement, irriguant toute une partie de la recherche. De nouvelles perspectives se dégagent en outre quant à l’enjeu interculturel de la communication exolingue pour les non-natifs, pour lesquels l’intégration passe par l’interaction, d’où une revalorisation de la composante orale et interactionnelle dans leur formation. De même, la prise en compte de la variation, envisagée tant dans sa dimension phonologique et accentuelle que sociolinguistique et diaphasique, ouvre de nouvelles perspectives dans le vaste champ de recherche sur l’oral, également dans une optique multilingue, à l’instar des travaux pionniers de l’IPFC.
Ce volume sera complété par un numéro Hors-série centré sur la partie plus expérientielle de la didactique de l’oral « sur le terrain », où seront relatées des pratiques didactiques d’enseignants du primaire, du secondaire et universitaires, illustrant ainsi l’articulation fructueuse entre recherche et application[11].
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[1] Sur la présentation et l’importance des grands corpus oraux nous renvoyons à Avanzi Béguelin Diémoz 2016 et à Debaisieux Benzitoun 2020.
[2] Les travaux de Françoise Gadet à cet égard sont fondamentaux, voir entre autres Gadet 1996.
[3] Il est toutefois intéressant de constater que les acteurs du processus éditorial et en particulier les éditeurs de FLE constituent une interface intéressante entre recherche et application avec des collections spécifiques qui permettent d’appréhender l’oral et l’oralité sous une multiplicité d’approches (Presses Universitaires de Grenoble PUG : collection « Les guides pratiques », collection « Didactique », collection « Les outils malins du FLE » : La prononciation, L’atelier de conversation, Slam, Jeux de théâtre, Jeux de rôles. ; Hachette FLE : Phono-graphie du français, Paroles en situation, Oral et gestion du tableau ; Didier : Collection « Langues et Didactique » ; CLE International : Collection « Techniques et pratiques de classe » : Phonétique, Activités théâtrales ; EMDL : Le corps et la voix de l’enseignant ; Didactique de la prononciation en langues étrangères. On leur doit en outre la publication de deux ouvrages ciblés et pionniers en la matière, Weber 2013 et Ravazzolo et al. 2015.Cependant, l’imaginaire des enseignants en poste en Italie demeure trop souvent axé sur une représentation figée et normative du français, les travaux de Chiara Molinari sont à cet égard significatifs (Molinari 2017 et 2018).
[4] Pour un état des lieux plus récent voir le numéro 43/1 de la revue Mélanges Crapel, « Enseignement du français parlé aujourd’hui : recherches et expériences de terrain », 2022.
[5] LFDLM, Recherches et applications n.60, 2016, L’oral par tous les sens : de la phonétique corrective à la didactique de la parole ; Corpus, n.15, 2016, Corpus de français parlé et français parlé des corpus ; Action didactique, n.1, 2018, Oral et oralité : perspectives didactiques, anthropologiques ou littéraires ; LINX, n. 79, 2019, Enseigner et apprendre à interagir en langue étrangère : réflexions linguistiques et didactiques ; Recherches en didactique des langues et des cultures. Les cahiers de l’Acedle, 2019, n.16-1, Enseigner la phonétique d’une langue étrangère ; ELA, n.198, 2020, Les corpus oraux et leur didactisation ; Le Langage et l’homme, n.2, 2020, Didactique de la phonétique du français : et maintenant ? ; Langages n.219, 2020, Orféo : un corpus et une plateforme pour l’étude du français contemporain ; Corpus, n. 22, 2021, Du recueil à l’outillage des corpus oraux : comment accéder à la variation ? ; Les Langues Modernes, n.2, 2021, L’enseignement de la prononciation en classe de langue : démarches et outils. Normes, variations, pratiques de remédiation ; Mélanges Crapel, n.43/1, 2022, Enseignement du français aujourd’hui : recherches et expériences de terrain ; Langue Française, n.4, 2022, Descriptions du français parlé. Hommage à Claire Blanche-Benveniste ; Corpus, n.24, 2023, Les corpus numériques pour la didactique des langues : de la formation des enseignants à l’élaboration de dispositifs d’apprentissage ; LFDLM, n. 447, juillet-aout 2023, Développer la compétence phonétique des apprenants.
[6] Nous signalons entre autres les colloques suivants : 2017 Université de Metz, Enseignement apprentissage du FLE dans la perspective du CECRL dans des contextes non européens ; 2019 Université de Rouen, Enseignement du français parlé ; 2022 Université de Grenoble, Accent : perspectives sociolinguistiques ; 2023 Université de Poitiers, Linguistique et didactique de l’oral spontané en Europe francophone ; et enfin les colloques annuels de l’IPFC.
[7] Les linguistes francisants en Italie sont particulièrement sensibles aux applications didactiques essentielles aux progrès de la recherche. Les initiatives en ce sens se sont multipliées notamment au sein du Dorif. Ainsi, un des groupes de recherche de l’association est centré sur l’oral, Oralité, interaction et dialogue, coordonné par C. Falbo. De plus, trois numéros de la revue Repères sont consacrés à cette problématique : Au prisme de la voix (Galazzi Santone dir.), n.5, 2018 ; Les processus de communication : oralité, écriture, digital (Londei Santone dir.), Hors-série 2021 ; Ateliers Didactique et Recherche. Méthodologies de didactique et d’évaluation durant l’enseignement à distance (Hamon Rossi dir.), Hors-série 2022. Signalons également les actes du colloque du Dorif à Trieste en mars 2019, publiés dans la revue Mediazioni, n. 26, La parole des sans-voix. Questionnements linguistiques et enjeux sociétaux (Celotti Falbo dir.). En outre, la recherche fait état d’une grande richesse et diversité : citons le groupe IPFC-Italie (Interphonologie du Francçis Contemporain, équipe italienne coordonnée par E. Galazzi) et l’organisation de journées d’études (Rome, Venise) ; le projet multilingue et interdisciplinaire d’excellence Diversità Linguistica e culturale, multilinguismo, multiculturalismo, per il benessere delle persone e della società de l’université Ca’ Foscari de Venise sur la thématique des accents étrangers (M.-C. Jamet responsable pour le français, également co-responsable du projet européen Erasmus + CORALIVE Comprensione ORale Lingue romanze e ValutazionE) ; le projet européen multilingue Erasmus+ SEAH (G. Agresti responsable pour l’unité francophone) qui prévoit la collecte, l’analyse et l’exploitation didactique d’un corpus de français de spécialité (l’architecture), basé en partie sur des textes oraux (2022). O. Floquet (Université Roma La Sapienza) est à l’origine de plusieurs projets portant d’une part sur la phonologie des français d’Afrique subsaharienne et d’autre part sur le rôle de la liaison dans les processus de compréhension/ acquisition du francais. Signalons enfin, après les colloques de Venise (2015 Les Z’oraux. Les français parlés entre sons et discours), Rome (2016 Au prisme de la voix. Hommage à Pierre Léon) et Trieste (2019 La parole des sans-voix. Questionnements linguistiques et enjeux sociétaux), trois colloques récents axés sur l’oral : Français parlé. Données, représentations, questionnements théoriques (2022 Université de Turin, responsable R. Druetta) ; Entre le théorique et l’expérientiel : l’oral en didactique du FLE. Questionnements et perspectives (2022 Université de Turin, responsable P. Kottelat) ; Traduire l’oralité à l’ère de l’IA (2022 Université de Turin, responsable M. Mattioda). Pour un état des lieux de la recherche en Italie voir Galazzi Jamet 2023.
[8] La thématique de « l’accent », autrefois stigmatisé, donne lieu aujourd’hui à une floraison d’études et de recherches. Citons entre autres les travaux de sociolinguistique de Maria Candea (Candea 2021) et de Médéric Gasquet-Cyrus (Gasquet-Cyrus 2021) autour de la notion de pluriphonie (Séminaire Dipralang septembre 2023, Définir la pluriphonie), ainsi que ceux de Philippe Blanchet sur la glottophobie relative aux accents (Blanchet 2016).
[9] Cette problématique fut également explorée par Lucille Cadet et Marion Tellier (Cadet Tellier 2014), qui s’inscrivent dans la lignée des recherches de Francine Cicurel et Elisabeth Guimbretière. On peut également citer les travaux de Régine Llorca (LLorca 2021), basés sur la composante vocale, prosodique et corporelle de l’agir enseignant, utilisant des supports audiovisuels comme par exemple la série des « Ritmimots » repérables sur sa chaine youtube.
[10] En matière de formation initiale et continue des enseignants, où le Dorif s’engage activement, nous voudrions signaler la mise en place d’un cycle de formation pour l’année 2024, en collaboration avec l’Institut Français et destiné aux professeurs de collège, principalement axé sur la didactique de l’oral. En outre, la revue Repères Dorif est régulièrement enrichie par la parution de numéros Hors-série présentant des témoignages de praticiens et des contributions d’experts dans la formation. Enfin, signalons encore que des expériences intéressantes sur l’oral sont menées dans les classes CLIL-EMILE (Kottelat 2019).
[11] La parution de ce volume est prévue pour fin 2023.
Per citare questo articolo:
Enrica GALAZZI, Patricia KOTTELAT, « Entre le théorique et l’expérientiel : l’oral en didactique du FLE. Questionnements et perspectives », Repères DoRiF, n. 28 – Entre le théorique et l’expérientiel : l’oral en didactique du FLE. Questionnements et perspectives, DoRiF Università, Roma, novembre 2023, https://www.dorif.it/reperes/enrica-galazzi-patricia-kottelat-entre-le-theorique-et-lexperientiel-loral-en-didactique-du-fle-questionnements-et-perspectives/
ISSN 2281-3020
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