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Lena HERZOG

Interview

 

Interview réalisée par Marie-Christine Jamet et Danielle Londei

 

L’OEUVRE ET L’EXPOSITION

1. Vous présentez une œuvre plurielle et multimédia : photos, film, installation virtuelle, en utilisant en même temps les techniques de l’image et les nouvelles technologies, mais au bout du compte, comme tous les artistes, vous réalisez une seule œuvre multiple. Alors où se situe la connexion entre les trois éléments : le thème, la forme plurielle (photos, film,) et l’esthétique/la poétique de l’œuvre ?

Mon espoir est de faire naître un monde, un monde qui rend toute vérité fondamentale si claire qu’il est tout simplement impossible de la nier. Parfois, lorsque le sujet est vaste, comme l’extinction des langues dans le monde entier, plusieurs formes sont nécessaires pour faire passer le message.

Je ne me suis jamais souciée des tendances – ce n’est que du conformisme passager. Je ne suis qu’un être humain ; et cela signifie que je pense, que je rêve et que je crois. Je veux créer des mondes qui reflètent le nôtre et qui en même temps laissent entrevoir de meilleures possibilités. Les idées – esthétiques, philosophiques, politiques, sociétales – sont inséparables les unes des autres. Le contenu impose la forme ; et la forme affecte la façon dont le contenu est perçu. Vous ne pourrez pas y parvenir en faisant de beaux discours, en faisant la leçon aux gens ; vous ne pouvez que créer un environnement, je dirais un écosystème (désolée pour le terme à la mode), et quel que soit le média qui peut y arriver, je l’utiliserai. Lorsque les gens entrent dans un monde imprégné de voix que l’on a fait taire qui chantent, parlent, rient, ils se sentent immergés, absorbés par la possibilité d’un monde où ces langues et ces voix peuvent avoir une place. Ce serait une façon merveilleuse et culturellement riche d’exister.

Ce sont ces voix, le fait de savoir qu’elles existent, qui m’ont inspirée. D’abord et avant tout, ce sont elles. Les philosophes, la musique, le cosmos et les forêts, tout cela m’a également inspirée et, d’une manière ou d’une autre, mon point de vue sur le langage et la pensée, mon amour pour les idées, ma politique, tout cela a trouvé sa voie dans l’œuvre. Comment pourrait-il en être autrement ? Je ne peux pas m’arracher à moi-même. Mais le cœur du projet, ce sont les mondes en voie de disparition que constituent les autres langues, c’est-à-dire, les cultures. Et une culture est une façon d’être.

J’ai collaboré avec des archives des langues du monde dans le monde entier, avec des activistes linguistiques et, bien sûr, avec les derniers locuteurs eux-mêmes. J’ai constitué une très grande bibliothèque de voix et créé des images qui emmènent chaque visiteur dans ces mondes.

J’ai donc d’abord utilisé un média que je maîtrise assez bien : la création d’images (photographie). Ensuite, j’ai dû faire résonner les voix – faire résonner ce qui a plongé dans le silence. J’ai donc travaillé avec une équipe pour créer un oratorio. Ensuite, cet oratorio avait besoin d’un endroit où exister. Dans un premier temps, l’édition originale (de 2016) était sous la forme d’un « film », sous forme d’une installation audio/vidéo, qui a été présentée en avant-première au British Museum, dans The Living and Dying Gallery, face à la véritable pierre de Rosette. J’ai vu des visiteurs passer avec indolence d’un haut-parleur à l’autre… et d’un petit écran à l’autre. D’une certaine manière, c’était une intervention intéressante : faire en sorte que les gens se perdent littéralement dans l’espace. Pourtant, je voulais faire de la place, donner un monde à ces langues disparues. J’ai commencé à penser à elles comme si elles étaient mon peuple, ma famille. Ainsi, lorsque j’ai reçu une subvention de la Jim and Marilyn Simons Foundation, j’ai engagé une équipe pour construire un monde qui leur donnerait un lieu où exister. Un foyer. Il s’agit maintenant d’une projection immersive (soit une RV, soit une projection sur, respectivement, un dôme, une sphère ou une galerie, soit un casque de RV).

J’ai également créé des compléments autour de ce monde. L’un d’eux était un « mémorial » : la liste de l’UNESCO des langues disparues et en voie de disparition sous la forme de peintures murales géantes qui sont toujours accrochées aux murs d’enceinte de l’université Ca’ Foscari depuis avril 2022. Le site web du projet, lastwhispers.org, présente des récits des derniers locuteurs de langues en voie de disparition et des linguistes qui travaillent avec eux. Des discours, des débats avec des locuteurs de langues menacées, des artistes, des linguistes, des poètes, des philosophes qui accompagnent le spectacle et qui, eux aussi, sont devenus une partie de cet écosystème qui continue à vivre et à examiner ce que cela signifie pour nous tous de nous retrouver dans une façon de parler et, par conséquent, dans une façon de penser et d’être.

2. Comment avez-vous choisi d’associer les langues, à travers l’art, au risque de disparition, à la mort ? Sommes-nous dans une métaphore existentielle ? Et donc y a-t-il une dimension philosophique outre qu’esthétique qui sous-tend cette exposition ? Vous vous situez dans une dimension conceptuelle ?

Lorsqu’une langue meurt, c’est tout un monde qui meurt avec elle – des connaissances, des histoires, des façons de voir, des façons de comprendre, des façons d’être. Ainsi, certaines des premières images que j’ai utilisées étaient des photos du télescope Hubble et des simulations animées d’une nébuleuse (la naissance d’une planète), d’un pulsar (sa mort) et d’une supernova (les fréquences d’ondulation de l’explosion).

[triptyque : nébuleuse, pulsar, supernova]*.

Un arbre de langage, un arbre de vie… Si un arbre tombe dans une forêt, fait-il du bruit ? Il y a tellement d’arbres qui tombent – une langue disparaît toutes les deux semaines – qu’il s’agit forcément d’une forêt.

[forêt]**

La disparition des langues est un problème existentiel car il concerne les fondements de la conscience et de l’être. Je ne suis ni Wittgenstein, ni Heidegger. J’ai dû me contenter des capacités que je pouvais convoquer : créer une sensibilité qui prenait sa forme grâce au monde que je construisais. Les métaphores visuelles et sonores n’étaient pas terriblement compliquées. Je les trouve simples : voici une langue disparue, ergo – une supernova.

Mon concept est tout aussi simple : un monde où il n’y a pas de variété dans les manières de penser et d’être est un monde profondément appauvri. Je déteste la conformité et je trouve que nous nous dirigeons vers un monde de surveillance et de contrôle sans précédent, qui nous est livré individuellement et en masse par les moyens de communication modernes pour nous conformer tous à une seule façon d’être. Cela ne résulte pas de la conspiration d’une poignée de génies malfaisants, mais du libre-service d’un système néolibéral qui détruit notre climat et nous-mêmes. Certaines des îles où ce contrôle n’arrive pas se trouvent dans les enclaves de langues minoritaires qui existent en raison de la barrière linguistique naturelle. Lorsque j’entends une langue obscure pour moi, j’en suis sûre : il existe un monde qui ne ressemble à aucun d’autre où les gens pensent différemment, complètement différents de nous – espérons-le, meilleurs que nous, mais à coup sûr, différents. Je ne trouve pas cette étrangeté des « autres » menaçante, même si nous sommes censés craindre ce que nous ne connaissons pas. J’aime que cette variété parmi les façons d’être existe. Je la chéris plus que la variété des pommes.

Puisque je suis l’auteure de Last Whispers, je crois que mon esthétique, ma sensibilité, mes croyances, mes espoirs y sont en quelque sorte intégrés et qu’ils sont inséparables les uns des autres.

RÉCEPTION DE L’EXPOSITION

3. Visez-vous un public spécifique, privilégié? Celui sensible au plurilinguisme, à la pluralité des langues et des cultures comme expression de la complexité du monde et de la richesse de la communication ? À savoir les philosophes, les linguistes, les socio-anthropologues et les personnes attentives à ces dimensions ?

Franchement, je suis la pire personne à qui poser cette question. Je n’ai pas d’autres objectifs que de faire mon travail et d’espérer qu’il trouve un public. Je n’ai aucune idée de qui est mon public jusqu’à ce qu’il soit trop tard et que le travail soit terminé. C’est alors que, le cœur lourd, je rencontre le public. Aimez-vous ce que j’ai fait ? Avez-vous ressenti ce que j’ai ressenti ? Ces idées vous ont-elles aussi hanté ? Je m’angoisse, mais je ne peux plus rien faire. J’ai remarqué que les musiciens, les poètes et les philosophes réagissaient émotionnellement à Whispers. J’ai vu des enfants se mettre le casque, haleter, essayer de se promener dans la forêt et, quand c’est fini, demander à retourner dans l’oratorio. En fait, cela m’a vraiment stupéfiée : je pensais que les adolescents, habitués aux jeux vidéo rapides et violents, s’ennuieraient. Mais non, ils ont adoré. J’ai montré l’œuvre autant que j’ai pu aux communautés de locuteurs en danger. Un poète ixcatèque m’a dit après avoir vu le travail à Mexico : je ne me sens plus si seul. Il l’a dit en espagnol. Je lui ai demandé de le dire dans sa langue. Il a récité ses poèmes à la place. Personne n’en connaissait un mot. Tout le monde est resté silencieux, comme dans le ravissement.

4. Voulez-vous idéalement entreprendre un dialogue avec ce public intellectuel et professionnel ? Ce dialogue a-t-il eu lieu en amont ? Sous quelle forme ?

J’ai adoré discuter des implications de l’extinction des langues dès le début, malgré la tragédie évidente qu’elle entraîne. Les questions artistiques, morales, philosophiques et politiques qu’elle a suscitées avant même que je ne commence à réaliser l’œuvre ont été un cadeau des plus généreux. J’ai fait des recherches sur le projet et j’ai collaboré avec la SOAS University of London et la directrice de l’Endangered Language Archive (Archives des langues menacées), une femme extraordinaire, Mandana Seyfeddinipur. Aujourd’hui, ces archives ont été transférées au sein du Programme de documentation sur les langues menacées de l’Académie des sciences et des humanités de Berlin-Brandebourg. Cependant, ce n’est pas la seule institution avec laquelle j’ai travaillé pour créer ce projet. D’autres archives comprenaient The Smithsonian, PARADISEC, Living Tongues Institute for Endangered Languages, Alaska Native Language Archive, The Archive of the Indigenous Languages of Latin America (AILLA), The Language Archive, Max Planck Institute for Psycholinguistics, Nijmegen, Pays-Bas, Culture Vannin, Laboratory for Computational Lexicography, Research Computing Center, Lomonosov Moscow State University, Living Tongues Institute for Endangered Languages. Les derniers locuteurs d’une langue, les activistes linguistiques, les linguistes… Mon travail n’existerait pas sans leur impact sur moi. La collaboration avec l’UNESCO a également été essentielle pour comprendre le contexte et la problématique.

À Parallèlement aux expositions, les dialogues ont continué. En voici certains :

Certaines des conversations/rencontres ont été des découvertes surprenantes. Lorsque je construisais la première édition de mon oeuvre, en tant que film/vidéo/œuvre audiovisuelle, j’ai entendu parler de LIGO. C’était une heureuse coïncidence, car j’ai toujours imaginé la langue comme un monde en soi. Une langue qui disparaît est une supernova, c’est ainsi que je l’imaginais. Aussi, lorsque j’ai lu que des scientifiques du MIT et de Caltech pouvaient désormais enregistrer la fréquence des supernovas, j’ai sauté sur l’occasion. J’ai pris contact avec Kip Thorne et Marc Favata avant que Kip ne reçoive son prix Nobel de physique. Je leur ai demandé quels gazouillis et grondements des supernovas ils pouvaient partager avec nous. Ils ont été généreux et nous ont permis d’accéder à toute leur collection.

Bien sûr, les sons de l’espace se situent complètement en dehors du champ auditif humain, c’est pourquoi nous disons qu’il n’y a pas de sons dans le cosmos. Cela dépend toutefois de la membrane auditive. L’autre nom de LIGO est « l’oreille qui écoute ». Et cette oreille-là entend bien le son de l’étoile qui est morte il y a plusieurs années-lumière. Ce que j’ai fait, c’est de placer ces fréquences via une transformation neutre dans notre gamme d’audition et tisser des fréquences des supernovas avec des langues éteintes et en danger, des mondes en voie de disparition qui s’entrelaçaient ainsi, nous murmurant « Nous avons existé autrefois. Nous étions ».

LES LANGUES

5. Disparition des langues, langues en danger, langues censurées (raisons historiques, économiques, idéologiques …). Mais existe-t-il une disparition « naturelle » des langues, comme on parle de mort naturelle ?

Je ne suis pas sûre que même les experts puissent y répondre avec certitude. Je me contenterai de noter les idées que j’ai développées à partir de mes propres lectures et réflexions. Historiquement, les guerres et les génocides ont été assez efficaces pour effacer des langues – on tuait tout simplement les personnes qui les parlaient. Il y avait là une clarté meurtrière : le pouvoir et l’impuissance étaient indubitablement et simplement liés : une langue dotée d’une armée et d’une marine anéantissait la langue qu’elle avait conquise. Comme la forme de contrôle la plus efficace économiquement est le contrôle de l’esprit des gens, les langues des conquis étaient le plus souvent interdites. C’est pourquoi, par exemple, le gaélique a été interdit dans l’empire britannique pendant quelque 800 ans. Je pense que la nature manifeste de cette violence a contribué à la survie et à une éventuelle renaissance du gaélique, car cette dynamique de pouvoir était incontestable. Ensuite, la volonté des Irlandais et des Écossais a abouti à un accord avec le gouvernement de la Grande-Bretagne. L’Accord du Vendredi Saint de 1998 a reconnu « l’importance du respect, de la compréhension et de la tolérance à l’égard de la diversité linguistique », notamment en ce qui concerne la langue irlandaise, l’écossais d’Ulster et les langues des autres minorités ethniques d’Irlande du Nord, « qui font toutes partie de la richesse culturelle de l’île d’Irlande ». Cependant, ce n’est pas la « chance des Irlandais » qui a permis cet accord. Les gens se sont battus pour cela et le pouvoir a fini par céder (après 800 ans !). C’est alors que le dur travail d’entretien a commencé : le soutien quotidien des institutions culturelles, l’éducation obligatoire, la signalisation. Du dévouement, de la volonté et du travail doivent être consacrés à un bilinguisme vivant. Et, en fin de compte, je pense que c’est la seule réponse à la revitalisation des langues et à la diversité culturelle.

Ce qui semble « naturel » est, en fait, construit. Le système que tout le monde prône aujourd’hui, qu’on l’appelle néolibéralisme, néo-techno-féodalité, consumérisme sauvage, a rempli tous les espaces disponibles de l’existence humaine. Comme le pouvoir brut de la monarchie, ce système ne tolère pas la non-conformité, surtout sur le plan linguistique (ce qui signifie penser). Contrairement à la monarchie, il n’est pas brutal : il est anonyme, oblique, englobant. Il ressemble à l’air, à l’eau dans laquelle nous nageons… et bien plus dangereux. Car le pouvoir que l’on ne voit pas, comme le diable du proverbe (NdT, « better the devil you know that the devil you don’t »), est le plus dangereux. Il n’y a donc pas de place pour les langues non dominantes. Si nous créions un espace accueillant pour que d’autres langues et cultures puissent exister, nous pourrions alors voir lesquelles survivraient à l’épreuve du temps. J’imagine que ce serait le cas pour un bon nombre de langues.

6. Toute disparition des langues est-elle le produit d’une action « exogène » ? Mais y a-t-il une disparition voulue par les locuteurs eux-mêmes pour des raisons de « promotion », d’accès au « monde moderne », une disparition nécessaire ? 

Je pense que les locuteurs de langues non dominantes sont pris en tenaille et qu’ils subissent des pressions de toutes parts. Certaines de ces pressions sont directes, mais à ce jour la plupart d’entre elles viennent de tous les côtés. Le culturecide, c’est-à-dire l’effacement des cultures, se produit parce que personne ne peut résister seul ou dans un petit groupe dans l’isolement. Nous devons changer le sens du prestige et reconnaître que chaque langue est une pierre de Rosette. Sans romantisme narcissique, sans prétention. Cependant, cela demande un sens de l’égalité dans ce monde profondément inégalitaire. Et cela demande une volonté politique et une allocation de ressources de la part du pouvoir, ainsi qu’un profond dévouement/engagement de la part du peuple. Les gens abandonnent leur langue parce qu’ils ne peuvent pas réussir, mais aussi parce qu’il y a une stigmatisation tacite, et cela est peut-être un coup le plus fatal.

7. Peut-on parler de langues qui « fusionnent », en raison d’une culture commune entre langues diverses ?

La langue est une œuvre d’art communautaire vivante, modifiée de l’intérieur et de l’extérieur. L’hybridation entre les langues a toujours existé, mais je ne suis pas une grande fan d’un « melting pot » linguistique. J’espère avoir des pommes et des oiseaux différents. Et j’espère que nous pourrons rester fidèles à nous-mêmes tout en explorant le monde, sans être déchirés. En fin de compte, cette dichotomie présumée provient d’un faux mythe de nous-mêmes selon lequel nous sommes soit enracinés dans notre passé, soit dans le monde. Comme si un ultimatum nous était délivré sous la menace – une absurdité totale ! Nous sommes plus que capables de garder le meilleur de nous-mêmes dans la trajectoire intérieure de l’appartenance culturelle et dans la trajectoire extérieure de l’appartenance au monde en général. Nous devons simplement veiller à ce que ces choix ne fassent pas de mal. Ce n’est pas difficile. Une fois que nous nous séparons de cet ultimatum imaginaire transmis par le pouvoir du moment, nous pouvons devenir indépendants dans nos choix et nous assurer que ces choix sont humains. Cela commence par les choix que nous faisons concernant notre langue, qui définit notre façon de penser, notre compréhension du monde et de nous-mêmes. Parler sa propre langue et une langue dominante, le bilinguisme, n’est pas un luxe mais une nécessité dans le monde actuel. Et c’est déjà le cas pour une écrasante majorité des locuteurs de langues menacées. Par exemple, au Gabon, la plupart des gens parlent au moins quatre ou cinq langues.

8. Que pensez-vous de l’acte de traduire entre les langues, entre les cultures, entre les individus ? Est-ce un aspect qui vous interroge?

La traduction est un acte important d’empathie et de compréhension culturelles. Je soutiens totalement les traducteurs et les linguistes. Ils sont les grands facilitateurs de l’élargissement de nos horizons culturels. Les grands héros méconnus de la culture. Si nous prenions vraiment au sérieux les sciences humaines et la compréhension culturelle, nous financerions des universités, des facultés, des instituts et des milliers de cours pour préparer des armées de traducteurs. Non pas à des fins perverses comme l’espionnage, mais pour comprendre le monde dans lequel nous vivons et nous rendre réels les uns pour les autres, dans toute notre complexité, nos défauts, notre humour et nos espoirs.

9. Comment ce type d’œuvre trouve une diffusion commerciale ?

Uhm, aucune idée ! Si vous le savez, dites-le-moi, s’il vous plaît.

 10. Quels types d’œuvres peuvent naitre de cette recherche/exposition qui consentent, outre la fruition émotive et intellectuelle, la possibilité’ d’acquisition de la part des collectionneurs ou des institutions ?

J’espère une grande créativité linguistique : œuvres d’art, pièces de théâtre, films, littérature… Pour nous donner le sentiment du possible.

 

Traduction effectuée par Nora Gattiglia

 

 


Per citare questo articolo:

Lena HERZOG, « Interview», Repères DoRiF, n. 27 – 2021 l’Odyssée des langues. La distance dans la dynamique des plurilinguismes, DoRiF Università, Roma, luglio 2023, https://www.dorif.it/reperes/lena-herzog-interview/

ISSN 2281-3020

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