Mariagrazia Margarito
Texte en hommage, hommage à des textes. Pour Cristina Bosisio
Mariagrazia Margarito
Università di Torino
mariagrazia.margarito@unito.it
Citer la gentillesse, le savoir, la passion pour son travail, la didactique avec les étudiants, la recherche ne suffit certes pas à dresser un profil de Cristina Bosisio. Trop évanescents et trop imparfaits jamais les mots ne savent dire une vie, un cœur généreux, tous les espoirs qu’une lutte courageuse contre la maladie avait laissés poindre. Cristina a été une de nos premiers doctorants – puis docteure de recherche – du doctorat en Linguistique française dont le siège administratif avait été Trieste d’abord, Brescia ensuite.
À Cristina ces pages, en hommage et en remerciement aux occasions de la vie, au sort qui nous l’ont fait rencontrer, connaître et apprécier.
Dans notre itinéraire de travail, si étoffé de lectures, il nous est à tous arrivé de rencontrer des ouvrages qui nous ont frappés, que nous aurions voulu parcourir davantage, utiliser, cerner de plus près à plusieurs reprises pour mieux les comprendre et les savourer. La plupart des fois le “reste” de nos activités a été cette houle déferlante qui nous a fait placer ces textes au second plan de nos urgences, puis sur un horizon de plus en plus lointain.
Je voudrais donc ici rendre hommage à deux textes très différents entre eux, auxquels je dois des remerciements pour la richesse et les stimuli qu’ils m’ont apportés : Les structures figées de la conversation, de Françoise Bidaud (2002)[1], et À la recherche de Ferdinand de Saussure de Michel Arrivé (2007)[2]. J’aurais souvent désiré les voir cités davantage, qu’on leur attribue des mentions spéciales, qu’ils soient couronnés par des prix médiatisés.
Quoi qu’il en soit, je m’acquitte ici de quelques dettes, ils sont très haut placés dans le palmarès qui se trouve en mon for intérieur.
Je compte donc présenter un ensemble de réflexions sur cette première édition de l’ouvrage, de Françoise Bidaud, Structures figées de la conversation. Analyse contrastive français-italien. Très didactique, cet ouvrage s’adresse aux étudiants, aux traducteurs et futurs traducteurs, aux linguistes qui ont à cœur les problèmes de figement (et de semi-figement) lexical et phrastique, de l’oral, de la conversation. À savoir, données phrastiques dont le figement (la figitude [3]) s’avère être souvent gradué, capté comme une photo « instantanée » dans l’emportement d’une conversation, dans l’urgence d’une réponse. L’écho de l’oral est en toile de fond de ces «structures figées – un peu, beaucoup, parfois – de la conversation» et l’instance dialogale ne peut nous échapper. Les lexicologues, et les lexicographes aussi tirent profit de cette recherche: rarement les répertoires lexicographiques s’attardent sur ces phénomènes linguistiques, à plus forte raison les dictionnaires bilingues (ici, français-italien).
L’Introduction de Bidaud [4] précise que ces structures appartiennent à la grande famille des locutions, vaste ensemble aux désignations multiples: expressions figurées, tournures idiomatiques, idiotismes ou, selon le cas, gallicismes. Phénomènes aux contours somme toute flexibles, au sémantisme foisonnant et éclaté, dépendant des contextes, mais demandant à être appris, comme le lexique d’une langue. L’auteure nous précise la différence entre ces «structures figées de la conversation» et les expressions figurées dotées d’ «images» métaphoriques, à l’étymologie souvent incertaine («à tire larigot», «donner sa langue au chat») déjà répertoriées dans légion de publications. Elle se penche dans ce volume sur des expressions
«plus abstraites, c’est-à-dire de mots peu délimités sémantiquement (comme les verbes être, avoir, dire, penser, voir), de ‘mots passe-partout’, de termes ‘incolores’ (comme tout, ça, rien,…) [5].
Différents critères sont à la base du choix des 1055 items présentés et qui visent surtout le public de non francophones auquel s’adresse prioritairement le volume:
- un plus grand degré d’opacité («des clous!», «ta gueule!») d’où facilité à l’erreur,
- le choix d’ «énoncés bivalents», parfois plurivalents qui peuvent se lire suivant l’ordre syntaxique ordinaire du français, ou d’après leur possibilité de fixité locutionnelle, liée à des situations de la communication orale, de la conversation: «j’ai eu chaud!», «oublie-moi!»,
- un caractère utilitaire en ce qui concerne la production et la compréhension dans des échanges courants, mais des langues proches (apparentées par la source latine, par exemple) peuvent être trompeuses dans leur soi-disant
- la difficulté de les retrouver dans les dictionnaires bilingues, et même s’ils sont répertoriés, leur nature de commentaire, leur impact affectif, leur valeur épidictique sont ignorés.
Émotions et sentiments engendrent et colorent commentaires, questions et réponses, exclamations dans les conversations et Bidaud montre par ce recueil comment l’écrit met en place un dispositif surprenant pour représenter, de façon toujours incomplète toutefois, la légèreté et la plurisémiotique de l’oral.
Le contexte a indéniablement un rôle fondamental et permet généralement plus d’un seul aiguillage de sens: voilà pourquoi pour chaque item on trouve différentes suggestions de traduction en italien, surtout pour ces tournures idiomatiques, souvent intraduisibles, à l’aspect illocutoire varié.
Comme il ne peut pas y avoir une seule traduction – et le terme même de traduction est à moduler, parce que trop contraignant – ce livre affiche un traitement du corpus comprenant respectivement
-
un item entrée qui est un mot plein, un mot pivot de l’expression analysée: «j’ai mes raisons!» a comme item entrée RAISON, «Qu’à cela ne tienne!» l’entrée TENIR.
Quelque hésitation possible de la part de l’utilisateur, parfois: «Tu me casses les pieds!» entrée CASSER, ou PIED [6]?
- des étiquettes sémantiques [7] [E.S.] indiquant le/les domaine/s des sentiments, des émotions auquel/auxquels on se rapporte:
PLAISIR –Tout le plaisir est pour moi! [E.S. Politesse / Ironie]
SAVOIR – Que je sache [E.S. Ignorance / Refus]
-
des «équivalences proposées» [E.P.] en italien, avec tout le doigté que demande une structure de la conversation prévue prioritairement à l’oral et transposée dans une autre langue. Bidaud souligne qu’il s’agit d’«adaptations approximatives», de formulations paraphrastiques aussi:
PLAISIR – Tout le plaisir est pour moi! [E.P. Il piacere è tutto mio]
SAVOIR – Que je sache [Per quanto ne sappia… / Che io sappia…]
GUEULE – Ta gueule! [E.S: Silence (imposition de) – E.P. Basta! / Zitto! / Chiudi il becco!]
Les «équivalences proposées» touchent au cœur de nombreux problèmes de langue et une mise en garde semble nécessaire. Elle concerne les registres de langue qui peuvent ne pas se retrouver dans les deux langues («Ça t’en bouche un coin!» E.P. Ti stupisce! / Ci sei rimasto a bocca aperta! / Non te l’aspettavi, vero? / Sei rimasto senza fiato! – registre populaire en français, moins bien perceptible en italien); l’intonation, qui fait ô combien le sens de l’expression: «Ça va!» est ici exemplaire («Ça va ?», «Ça va!»).
La richesse de ce travail, son utilité et son intérêt pour traducteurs, et interprètes, et pour un public curieux de langues ne s’arrêtent pas là. Comme tout bon dictionnaire, les exemples montrent ces structures en discours, et les commentaires rayonnent d’une langue à l’autre, d’une équivalence à l’autre, à l’intérieur de la langue de départ, avec des renvois à d’autres structures figées du recueil.
Le souci pédagogique l’emportant, bien des exemples s’appuient sur la compétence linguistique des natifs, les exemples signés renvoient à la littérature contemporaine, aux textes de théâtre, au dialogues de films et de bandes dessinées, aux chansons…
433. HONNEUR – En quel honneur ? [E.S. Contestation – E.P. In onore di chi (di che) ? / Chi l’ha detto? / E perché mai?] Cette demande d’explicitation est accompagnée d’une idée de contestation. Sens : « pourquoi est-ce que cela devrait être comme tu dis? »
A rapprocher de : et pourquoi ça ?
- « – Maman, j’ai besoin d’un mot d’excuse pour demain matin – En quel honneur ? » (Cl. Brétécher, Agrippine)
- «On dirait qu’elle t’appartient, qu’il n’y a que toi qui as le droit d’y toucher. Elle est à nous deux, mon vieux, que tu le veuilles ou non. – En quel honneur ? – Je ne sais pas ». (M. Cardinal, Une Vie pour deux)
476. LONGTEMPS – Y avait longtemps! [E.S. Critique / Répétition – E.P. Questa è nuova! / Senti che novità! / Sempre la solita storia / Ancora!] Commentaire elliptique: il y avait longtemps [que je n’avais pas entendu ça / que tu ne le disais pas…], pris ironiquement à contresens pour signifier que l’interlocuteur répète toujours la même chose.
- «– Ça manque d’enfant! – Y avait longtemps!» (A. Resnais, Melo)
Alors que la recherche théorique, les travaux informatiques sont de plus en plus évoqués pour cerner ces phénomènes linguistiques suivant des approches très différentes, dans ce dictionnaire de spécialité signé par une seule auteure et respectueux de la plupart des protocoles lexicographiques suivis dans les dictionnaires pour lesquels travaillent des équipes, la patine du temps nous permet d’apprécier des données qu’on qualifierait d’interface amicale, d’après les lexiques les plus récents. Et de nous accorder un bol d’oxygène par une lecture inhabituelle des matériaux qui nous sont présentés.
L’interface amicale se retrouve dans le souci pédagogique constant qui informe les Remarques et les renvois où on retrouve des notes syntaxiques, rhétoriques, judicieusement distribuées:
25. ALLER – Cela (ça) va de soi […] Remarque: L’expression italienne «va da sé» a le même sens, mais contrairement à son homologue française, elle est le plus souvent suivie de la conjonction «che»: «va da sé che ti sarò vicino (je serai à tes côtés, ça va de soi!)
746. PROPRE – C’est du propre! […] Par antiphrase (=c’est sale, mauvais, laid), l’expression est une critique, un jugement défavorable que l’on porte sur un comportement que l’on estime condamnable (parce qu’il est indécent, scandaleux ou contraire à la morale). A rapprocher de: c’est du joli!(451), c’est du beau!
Sans laisser de côté des données culturelles et interculturelles:
179. COULEUR – Annonce la couleur! […] Remarque: Certaines expressions italiennes comme: «su, carte in tavola / giochiamo a carte scoperte / scopriamo il gioco!» évoquent les jeux de cartes et ont un sémantisme proche de la structure française. Cependant elles semblent chargées d’une insistance majeure et impliquer, au départ, une situation de désaccord, de dissentiment alors que la locution annonce la couleur est plus neutre.
Quant au plaisir de la lecture, cet aspect qui semblerait de moindre importance dans une étude à fonction didactique très marquée, nous n’hésiterons pas à le mettre en avant, notamment dans les exemples d’ un dictionnaire où l’écrit a pour mission de reproduire au mieux l’oral, dans ses formes de dialogues et de reparties. Citations de polars, de films, niveau de langue populaire, voire vulgaire pour montrer la force, l’immédiateté des structures que la recherche a recensées:
302. DIRE – vous dites? […] «Oui, fait-elle, il y avait quelque chose […] – Quoi? croassé-je – Un morceau de carte Michelin… – Vous dites? – Ben oui, vous savez, un truc où qu’y a des routes marquées!» (San Antonio, En long, en large et en travers)
537. MOUCHOIR – Mets ça dans ta poche (et ton mouchoir par-dessus)! […] Comment gagnerons-nous notre vie, comment paierons-nous nos dettes? – Ah bien sûr, c’est un problème! Mais là, c’est votre problème, Messieurs. On a mis ça dans notre poche et notre mouchoir par-dessus.» (Cavanna, Bête et méchant)
883. SERVICE – C’est tout ce qu’il y a pour votre service? […] «Il était satisfait de lui. – C’est tout ce qu’il y a pour votre service? Alors, si vous permettez, j’ai mieux à faire.» (G. Simenon, Une Confidence de Maigret)
Dans un de ses articles Cristina Bosisio s’était occupée du «Rire en L2»[8] et après avoir rappelé les différentes acceptions lexicographiques de «rire», elle soulignait, en s’appuyant sur G.V. Martin [9], qu’un continuum reliait les deux acceptions majeures de «rire», humour et ironie, une sorte de ligne horizontale dont les deux bouts pouvaient indiquer rapprochement ou éloignement, attraction ou séparation.
Ce sera un de ces deux bouts, le rire, plus exactement le sourire qui nous permettra de marquer le passage au deuxième livre que nous avons annoncé: À la recherche de Ferdinand de Saussure de Michel Arrivé.
L’auteur a étudié Saussure pendant toute sa vie et après une cinquantaine d’années depuis sa rencontre avec le Cours de Linguistique générale [10], après avoir publié de nombreux articles sur le linguiste genevois, il a repris en main un ancien projet de livre sur Saussure et il l’a fait aboutir à publication.
En un aperçu rapide, avant de nous arrêter sur ce qui nous tient à cœur, nous rappelons que l’ ouvrage d’Arrivé s’adresse à ceux qui connaissent déjà Saussure et à ceux qui désirent mieux le connaître.
Saussure est d’abord évoqué à travers des données biographiques, familiales, académiques; ensuite l’auteur touche tour à tour aux «nœuds gordiens» de la pensée du genevois. Si les notions de système, de langue / parole, de synchronie / diachronie, de rapports syntagmatiques / rapports associatifs sont désormais des grands classiques des études de linguistique, bien des hésitations, même des ambiguïtés sont inscrites dans le cheminement de la pensée, si innovante de Saussure. La réflexion sur le discours, apparemment peu creusée dans le CLG, pousse Arrivé à déclarer que Saussure pourrait bien être vu comme le fondateur de la linguistique du discours si on considère que «le langage et la langue [n’ont de] vrai foyer [que] dans le sujet parlant ». [11] Les remarques sur le temps chez Saussure pourraient pour Michel Arrivé se rattacher à la notion de «linéarité du signifiant» qu’il ne serait pas impossible d’ interpréter comme une métaphore spatiale. [12] Les liens entre linguistique et psychanalyse ne sont pas laissés pour compte par l’auteur, qui s’est beaucoup occupé des rapports entre ces deux disciplines. Le livre contient aussi un chapitre sur la présence de Saussure dans la sémiologie de Roland Barthes et d’Algirdas Julien Greimas.
Lors de notre première lecture de cet ouvrage magistral nous avions été frappée par l’Avant-propos de l’auteur. Qu’un travail scientifique, réfléchi, élaboré après une si grande attente et plusieurs travaux sur le grand linguiste montre dans son Avant-propos une sorte d’autobiographie du chercheur qui étudie Saussure, un «cœur et une passion» mis à nu, avec tant d’ironie, de révélations de pensées intimes, il faut avouer que cela est rare (la publication est de 2007). Le continuum rappelé plus haut par Cristina Bosisio dévide dans l’étude de Michel Arrivé l’écheveau de l’humour, de la complicité avec le lecteur, non sans quelques notes de mélancolie qu’on peut interpréter çà et là, qui sait, comme redevables à l’actualisation d’un désir d’écrire ce livre. Puis, le livre terminé, ce désir assouvi laissera un grand vide.
En paraphrasant le titre d’un livre du célèbre écrivain japonais Murakami Haruki,[13] nous avançons que Michel Arrivé nous livre l’autoportrait de l’auteur en chercheur: son Avant-propos et son Introduction (en réalité une feue introduction qui s’intitule « Ceci n’est pas une introduction, ou ne l’est plus », à la manière de Magritte, vaguement) révèlent la possibilité d’un nouveau genre de production scientifique où le récit de soi, en un savant amalgame, n’effacerait pas le labeur scientifique :
« Mais, finalement peu importent en ce point, les problèmes théoriques. Je me présente dans ce livre en victime, consentante d’un effet de mimétisme saussurien : je n’ai pas été en mesure – plus précisément j’ai renoncé à me mettre en mesure – de construire une clôture autour d’un lieu non clos ». [14]
Arrivé égrène des données de sa vie personnelle (souvenirs de lectures de lycéen, achat du CLG, édition originale de 1916 et de celles qui ont suivi), passion pour Saussure et pour ceux qui l’ont approfondi depuis les années 1960 : Starobinski par exemple, avec ses études sur les anagrammes et ses premiers travaux sur la légende. Et encore rappel des premiers articles qu’il avait écrits sur Saussure. Ensuite :
« Je continue pour un instant dans l’autobiographie : depuis plus de vingt ans, j’ai l’intention de consacrer à Saussure non plus des articles, mais un livre. Oserais-je le dire ? Voilà bien longtemps que je prends pour une insulte personnelle toute publication d’un livre non mien sur Saussure : c’est dire à quel point, par les temps qui courent, je me sens insulté […]Il est temps d’en sortir. Et peut-être de répondre à l’insulte par l’insulte […] je publie enfin mon livre sur Saussure. Non sans d’horribles difficultés» . [15]
Un cœur jaloux, donc, Michel Arrivé. Que cette passion nous le rend proche, si humain !
Une première Introduction avait été écrite, puis mise de côté, le livre sur Saussure étant resté un vœu pieu. Toutefois cette « défunte introduction » est donnée dans À la recherche de Ferdinand de Saussure et l’auteur explique ce repêchage par la position qu’il avait prise sur le problème, si débattu, du texte du CLG de 1916, et par la tournure qu’aurait alors pu prendre son livre sur Saussure, trop clos sur les problèmes et les questions que posait la réflexion du maître genevois.
Feue, défunte : le choix lexical est révélateur. Citée, cette Introduction n’est pas mise de côté puisqu’elle vit dans le souvenir et revit dans la publication.
Il fallait par contre aller vers une ouverture, se rendre bien compte que Saussure n’avait jamais publié de livre de son vivant, seulement deux travaux de jeunesse, mais que sa pensée était sans cesse dans la recherche, dans la gageure de « fixer par des mots la spécificité des objets qu’il affrontait »[16]. Ceux qui s’approchent de sa pensée se retrouvent à avoir affaire à une dichotomie: d’une part un travail systématique, de l’autre une recherche inachevée, l’objet lui-même de cette recherche présentant des contraires qui se touchent.
Michel Arrivé rappelle que Saussure peut à juste titre paraître paradoxal : dans l’introduction qui ne l’est plus, il avait déjà souligné l’aspect insolite d’un savant « qui n’a pas publié ce qu’il a écrit et n’a pas écrit ce qui a été publié sous son nom ». La boutade est sympathique. Comme on peut le voir l’Avant-propos et l’Introduction qui n’en est plus une montrent dans un entrelacs étonnant de souvenirs personnels et d’appropriation scientifique impeccable, teintés d’humour, qu’un nouveau genre d’écriture académique pourrait se manifester, sans crainte de contaminations.
L’étude de Michel Arrivé date, nous l’avons vu, de 2007.
Tout récemment, et cela est un réconfort pour nous et une preuve à l’appui, un article de Marie-Anne Paveau au titre prometteur «La linguistique hors d’elle-même. Vers une postlinguistique» [17] lance le constat que quelque chose bouge dans les domaines de la recherche, du souci le plus exclusif de scientificité, quelque chose dont la linguistique n’a pas l’habitude de parler : « les expériences personnelles des linguistes»[18].
[1] Bern, Peter Lang, 2002.
[2] Paris, PUF, 2007.
[3] Ibid., Introduction, p. 2.
[4] p. 1-18.
[5] Ibid. p. 3.
[6] Sous PIED, p. 201.
[7] Ce binôme lexical nous rappelle Robert Galisson. Cf. le n. 78 des Cahiers de lexicologie, 2001 qui lui avait été dédié.
[8] “Ridere in L2: alcune considerazioni glottodidattiche”, Publif@rum6, 2007, Bouquets pour Hélène.
[9] “L’humour français: malice au pays des merveilles”, Le français dans le monde. Recherches et applications, juillet 2002, p. 23-24.
[10] Dorénavant CLG.
[11] Arrivé M., cit., p. 102.
[12] Cf. la fiche de lecture de ce livre de Michel Arrivé établie par Silvia Nugara, Publif@rum, Carnets de lecture n. 2, 2007.
[13] Autoportrait de l’auteur en coureur de fond, Paris, Belfond, 2009, traduction d’Hélène Morita. La paraphrase est évidemment a posteriori.
[14] Arrivé M., cit., Avant-propos, p. 4.
[15] Ibid., p. 2-3.
[16] Ibid. p. 3.
[17] Les Carnets du Cediscor, n.14, 2018, p. 104-110.
[18] Ibid, p.107.
Per citare questo articolo:
Mariagrazia MARGARITO, « Texte en hommage, hommage à des textes. Pour Cristina Bosisio », Repères DoRiF, Ateliers Didactique et Recherches, n. 2 – La didactique de l’erreur, Fédération Alliances Françaises d’Italie et DoRiF Università, Roma dicembre 2020, https://www.dorif.it/reperes/mariagrazia-margarito-texte-en-hommage-hommage-a-des-textes-pour-cristina-bosisio/
ISSN 2281-3020

Quest’opera è distribuita con Licenza Creative Commons Attribuzione – Non commerciale – Non opere derivate 3.0 Italia.